Nicole Wagner, dit Reinhardt, devient Zinda Reinhardt et revendique dans ses nouvelles propositions l’héritage manouche de la grande famille du maître Django qui coule dans ses veines. Le jazz légendaire du Quintette du Hot Club de France n’a qu’à bien se tenir, la jeune femme en embrasse le « hot » et le « club » qu’elle enveloppe de sa vibe électro orageuse, parcourue de soubresauts. Chantant enrromani sinti (ou sintikès), la langue de ses ancêtres, la gitane platine dégage la même odeur de soufre que les frondeuses M.I.A. ou Kelis. Les gadjos sont prévenus.

 

Ce jeune quintet de Manchester formé en 2017 puise son inspiration du côté de ses illustres aînés post-punk locaux (The Fall, Joy Division). Mais dans National Trust, leur premier mini-album sorti cette année, la rythmique angulaire, les chœurs éthérés et les riffs saillants de guitare évoque aussi la new wave fun et lumineuse d’Américains comme The B-52’s et Talking Heads. Derrière la couverture grise du ciel du nord de l’Angleterre se cache toujours l’optimisme d’un rayon de soleil.